Isabelle Massé

Directrice de l’école Wilfrid-Bastien, Commission de la Pointe-de-l’Ile


Regardez bien cette femme. Regardez plus précisément où elle pose les pieds… Vous voyez comme moi, il n’y a ni estrade, ni échasse, ni bouclier. Non. Nous sommes devant une femme à hauteur de femme. Regardez maintenant sa tête. Voyez-vous un capuchon, une casquette, un heaume ? Non. Pas de couvre-chef. Nous sommes devant une femme à hauteur de femme. Elle, mesdames, messieurs, sans bouclier pour se tenir et sans couvre-chef pour se couvrir n’en est pas moins à la tête d’un véritable village gaulois des temps modernes.

Madame Isabelle Massé est la directrice de l’école primaire Wilfrid-Bastien à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, là où n’y a plus d’iClasse mais DES iClasses. Imaginez ce que ça prend de courage décisionnel que de soutenir des enseignants qui changent complètement leur manière de fonctionner. Imaginez ce que ça prend pour les appuyer dans des choix technologiques et pédagogiques! Imaginez la détermination que ça demande de laisser son personnel choisir les outils de travail!

Métaphore… Elle semble sympathique et douce comme ça devant nous… elle EST sympathique, ne nous méprenons pas! Elle n’est pas nécessairement douce avec tout le monde. Si vous êtes du genre à attacher le sans-fil à une toile qui attrape les mouches, elle se borne à vous interdire même l’entrée de son école et de vous servir froide la douche. Dans son école, on barre les barrages. Isabelle Massé est plus forte que la rivière La Romaine… Elle est à elle seule la rivière Gauloise qui transporte ses profs inexorablement vers l’océan, le vaste, l’aventure et les trésors.

Une rivière finit toujours par se rendre à l’océan. Les Peuples des Premières nations le disent depuis des Lunes : une rivière reste toujours au même endroit sans jamais être la même. Isabelle Massé sait comment être le tranquille tumulte qui mène profs et élèves non pas à bon port, mais loin des portages et plus près des vastes étendues ensoleillées dont son village gaulois guette l’horizon.

Isabelle. Ce que tu fais. Avec une tranquillité impétueuse. Quotidiennement. C’est donner un bouclier et un chapeau volant à ton monde. Merci de leur prêter ton temps! Chapeau, Isabelle!

Ce que tu fais. Avec une tranquillité impétueuse. Quotidiennement. C’est donner un bouclier et un chapeau volant à ton monde.

Sébastien Stasse

Directeur de l’école Alex Manoogian (École Armen-Québec de l’U.G.A.B.)


Sébastien Stasse a d’abord été un enseignant dynamique et impliqué pendant 15 ans au sein de l’École Alex Manoogian et il en est maintenant le directeur. Il est également formateur, accompagnateur et conseiller en intégration des technologies. Il partage beaucoup ce qu’il fait, ses réflexions ET expérimentation pédagogiques en TIC et en évaluation.

Son expertise est exportée partout au Canada et en particulier en Colombie- Britannique au sein du Conseil scolaire francophone.

Impliqué dans l’AQUOPS depuis très longtemps, il a touché à toutes les sphères du congrès autant au niveau de la logistique que de l’animation d’ateliers.

Dès que de nouveaux outils apparaissent sur le marché, Sébastien s’empresse de les expérimenter et essaie d’en découvrir le potentiel pédagogique et de partager le résultat de ses expérimentations. Tout ceci a permis de faire connaître l’école Alex Manoogian comme étant une école avant-gardiste avec son réseau sans-fil depuis plus de 12 ans, réseau dont l’utilisation est ouverte depuis le début, sa charte d’utilisation des appareils mobiles et bien d’autres aspects innovateurs où la pédagogie reste la préoccupation principale. Prenons aussi l’exemple des iPads, nous avons des iPads au sein de notre école depuis maintenant deux ans et il s’est immédiatement mis au travail pour expérimenter leur utilisation et voir le potentiel pédagogique de ce nouvel outil. Sébastien travaille avec la technologie Mac depuis 15 ans et il développe continuellement des SAÉ mobilisant les TICs.

Il a participé récemment à la conférence TEDx à Wilfrid Bastien en livrant une présentation intitulée : « Je m’appelle Sébastien Stasse et je veux changer l’éducation ». Je pense qu’il réussit à changer l’éducation en contaminant tous les éducateurs et les gens impliqués dans le domaine de l’éducation qu’ils rencontrent. Il est un communicateur hors pair pour démocratiser des paradigmes complexes. Il a le tique des Tic. Donc, quand Apple veut parler à un expert, c’est à lui que l’on pense.

L’évaluation est le nerf de la guerre dans nos écoles et Sébastien y travaille constamment afin de concentrer tous ses efforts sur les résultats concrets.

Si vous le côtoyez, vous constaterez qu’il est un méchant farceur « sérieux » et vous observerez sa grande joie de vivre.

Dans ses temps libres, malgré qu’il y en a très peu, c’est un « planétaire gustatif » il partage avec ses contacts de bons petits plats à toutes les semaines. Le ski est également une passion mondiale pour lui.

Donc, pour toutes ses raisons, j’aimerais remettre le prix Chapo à Sébastien, notre directeur.

Il est un communicateur hors pair pour démocratiser des paradigmes complexes.

Manon Bourdeau

Animatrice au RÉCIT, Commission scolaire des Affluents


En janvier dernier, notre collègue Manon Bourdeau prenait sa retraite. Pour souligner sa contribution à l’intégration réussie des TIC en éducation, l’AQUOPS lui a remis un Prix CHAPO le 4 avril dernier. Voici l’hommage qui a été lu lors de l’événement. Jusqu’en janvier dernier, Manon Bourdeau vécut une longue et belle carrière. Tout d’abord enseignante dévouée, elle est devenue une conseillère pédagogique passionnée. Son sens professionnel et sa générosité ont fait d’elle une collègue hors pair et recherchée. Son empathie et son sens fin de la pédagogie ont fait grandir la génération d’élèves dont elle avait soin. Sa collègue et amie Suzanne Dion confirme : La passion qui a guidé Manon tout au long de sa carrière a été son amour des enfants. Il suffit d’être en présence de Manon lorsqu’un enfant arrive pour que, tout à coup, elle s’empresse d’entrer en communication avec lui. L’adulte que vous êtes est aussitôt relégué au second plan. Vous disparaissez!!

Comme enseignante, Manon a été fort appréciée des enfants, mais également des parents. Tout en encadrant les élèves, elle mettait tout en œuvre pour les stimuler et les soutenir.

Formatrice compétente, elle a accompagné des centaines d’enseignants vers une intégration des TIC réussie. Guides pédagogiques, situations d’apprentissage et cyberquêtes sont du nombre de ses productions visant à faciliter cette intégration dans les différents domaines d’apprentissage. Désireuse d’inspirer le plus grand nombre d’entre eux, Manon a participé à de nombreux colloques et congrès depuis les dernières années. Que ce soit à l’AQUOPS, à l’AQEP ou à l’AÉPQ, elle a animé des ateliers portant sur une grande variété de sujets : les TIC et les arts, le BV, le cercle de lecture et la vidéo pédagogique.

Généreuse et professionnelle, elle a fait le bonheur des collègues qu’elle côtoyait. Croyant à l’importance du partage et toujours désireuse d’enrichir sa vision, Manon fut aussi personne-ressource du Service local du RÉCIT de la commission scolaire des Affluents. Richard Ayotte confirme : Je retiens son empressement à partager le fruit de son travail avec nous lorsque l’occasion se présentait. Toujours souriante et très professionnelle. Judith Cantin ajoute : Manon Bourdeau est une femme qui allie l’élégance et la candeur. Elle sait travailler sérieusement, avec grande compétence, mais sans jamais se prendre au sérieux. Sa capacité d’autodérision et son fou rire contagieux, que même les bonnes sœurs n’ont pas réussi à contenir, font d’elle une équipière que je recherche! Et quelle pédagogue! Quand je vais à Knowlton et que j’entends rire aux éclats, je cherche une grande blonde! Elle me manque beaucoup.

Artistique, Manon apprécie tout ce qui est beau et esthétique. Son désormais populaire projet « La corde à linge » a fait le tour de la commission scolaire des Affluents et a été réalisé du préscolaire à la 6e année. Son intérêt envers des logiciels artistiques tels que Lopart et Comic Life a été contagieux. Nombreux sont les enseignants qui les intègrent maintenant à leur pédagogie. Gaétane Grossinger-Divay renchérit : Elle a de nombreux talents et elle est dotée d’une créativité et d’une imagination hors du commun. Entre autres, elle accordera une place importante à l’utilisation du dessin matriciel intégré à la pédagogie. Je pense au projet Les puces au pinceau, où les activités mènent les élèves du préscolaire et du primaire vers un geste créateur libre de toutes contraintes techniques.

Puisqu’esthétisme et élégance vont de pair, Manon avait l’habitude de s’adonner aux « minutes Lise Watier » avec ses collègues de bureau. Sa collègue Julie Noël précise : Je me souviendrai toujours de cette fameuse pause où Manon nous a fait pleurer de rire en nous racontant qu’elle s’était laissé tenter par une certaine infopublicité Pour Manon, rien n’est laissé au hasard : la petite crème, le bijou, les chaussures, le sac à main. Vous savez, même ses combinaisons de ski sont « fashion ». Les témoignages reçus pour composer cet hommage sont unanimes, le sourire de Manon est sa marque de commerce. Nathalie Frigon en parle en termes élogieux : Quand je pense à Manon, c’est son rire contagieux, son enthousiasme et sa passion qui me reviennent en mémoire! Du coup, je me retrousse les manches et je me rappelle comme mon travail peut être trippant!

Suzanne Harvey a de bons mots : Les commentaires que je peux formuler au sujet de Manon sont davantage d’ordre personnel (son sourire attachant, sa douceur, sa passion…). Nous avons souvent partagé du matériel et j’ai toujours eu plaisir à la revoir aux rencontres du RÉCIT ou à l’AQUOPS. Julie Bérubé se souvient aussi : C’est une collègue avec qui j’ai ri aux larmes. Nous avons eu beaucoup de plaisir à nous côtoyer et à échanger sur les différents projets que nous vivions. C’était aussi (il y a de ça très longtemps) ma collègue pour un petit bâtonnet de bonheur… Manon a beaucoup de mérite pour avoir cessé de fumer.

Danielle De Champlain se ravit : J’ai aimé collaborer avec Manon tout simplement parce qu’en un simple clic…s’est produit un véritable déclic. Ricaneuse, il n’est pas rare de la voir prise d’un fou rire qui rapidement se propage autour d’elle. Quel bonheur de voir une relation de travail se transformer en relation d’amitié.

Partout où Manon passe, son entourage est contaminé. Par son dynamisme, son professionnalisme, sa passion, son enthousiasme, son sourire… choisissez! Félicitations Manon pour ton CHAPO bien mérité. Quelle belle façon de clore ta carrière!

Son empathie et son sens fin de la pédagogie ont fait grandir la génération d’élèves dont elle avait soin.

Johanne Tremblay

Édimestre de carrefour éducation (Société GRICS)


Depuis le début de sa carrière, Joanne s’implique dans tout ce qu’elle entreprend. Le dynamisme et l’enthousiasme qu’elle dégage ne laissent aucun de ses collègues indifférents. Pas facile de décrire une boule d’énergie comme elle. Il a fallu le témoignage de trois personnes pour y arriver. Gilles Berger, conseiller pédagogique, est un collègue de la première heure. Son témoignage nous a permis de remonter à ses débuts dans le monde des technologies éducatives. André Cotte, vendeur de logiciels et maintenant collègue immédiat à Carrefour éducation de même que Julie Beaupré, amie et ex-collègue à la Société GRICS, remonteront le filon jusqu’à aujourd’hui.

Une rêveuse Joanne est une passionnée, visionnaire et imaginative de surcroît. Gilles Berger confirme : J’ai entendu parler de la « roche dans le champ au nord », sur la ferme de « son » lac Saint- Jean bien sûr. C’est sur cette roche qu’elle allait, adolescente, rêvasser. Et je crois que ça l’a marquée. Elle n’a jamais cessé de rêver, jusqu’à se faire poète parfois. Joanne est une travailleuse acharnée qui s’investit dans les projets qu’elle mène à bien. André Cotte précise : Joanne ne procrastine pas. Elle entreprend beaucoup et elle est toujours prête à rendre service. S’il lui arrive de promettre plus que ce que le temps lui permet de réaliser, c’est parce qu’elle se laisse aller à enrichir ses projets et à leur ajouter la créativité qui la caractérise.

Une technicienne devenue pédagogue Ce devait être autour de 1980, à la commission scolaire Le-Royer, le service informatique s’implantait.

Pédagogues et techniciens se regardaient de haut. Gilles raconte : Pierre Bernier, le chef, est venu nous présenter cette nouvelle équipe technique. Candide, elle a vite été remarquée par la « gang » de pédagogues dont j’étais. Était-ce son visage d’adolescente, sa chevelure généreuse, ses quatre pieds (ou à peu près!) de hauteur? Ou alors son expression d’intelligence? Toutes ces réponses sont bonnes. C’est sa façon de travailler, d’être vraie, qui a aplani bien des préjugés entre les deux services. C’est à peu près à la même époque que Joanne s’est vu confier l’achat de didacticiels pour les enseignants. Déjà, on sentait la pédagogue en devenir, une métamorphose qui allait la mener loin. Gilles précise : Je crois qu’elle a senti qu’il lui manquait quelque chose. Elle a été un pont entre le discours pédagogique et celui de la technologie. À son retour de congé de maternité, les formations des enseignants s’accéléraient et les cédéroms devaient être évalués. Elle était partout. Elle savait se rendre indispensable et jouait d’une façon « consciemment ingénue » dans les milieux, autant auprès des enseignantes que chez les conseillers et conseillères pédagogiques. Son travail inlassable sur le terrain lui donnait peu à peu un bagage pédagogique de très bonne qualité. Si Joanne devenait de plus en plus pédagogue, elle aidait les autres à devenir plus technos. Elle a même amené Gilles à collaborer à la mise en place d’un cours de maitrise en TIC à l’UQAM. Gilles confie : J’y allais à reculons, mais elle m’a « déniaisé » en informatique. J’ai vécu une véritable intégration des TIC dans mon développement professionnel. Pas folle, la Joanne, elle a saisi cette opportunité pour décrocher une maitrise. Cela a fait la suite de sa carrière et la mienne aussi! En 1995 ou 1996, l’aventure Pont-com a débuté. C’était un projet de communication classe à classe, une locomotive pour la formation des enseignantes pendant plusieurs années. Des dizaines et des dizaines d’enseignants dans quelques dizaines d’écoles ont intégré les TIC. Le projet a dépassé largement les frontières de la nouvelle CSPI, débordant au Québec, en France, au Maroc et en Afrique de l’ouest. Gilles rigole : Je pense que nous formions un couple pédagogique. Oui, un vrai couple, avec des maudites bonnes chicanes et avec des vraies « crises de femmes ». Puis Joanne arrive à la Société GRICS pour s’y occuper d’un nouveau projet qui l’emballait complètement, le portail éducatif collaboratif. Elle avait déjà plein d’idées pour ce portail. On peut dire qu’elle a fait partie avec Sonia Sehili et Michel Fréchette du trio qui pilotait le projet du portail. André raconte : Nos routes se sont à nouveau croisées. Ce portail devait faire une place au Carrefour éducation. Après seulement quelques rencontres, nous avons vite réalisé que nous étions sur la même longueur d’onde. Joanne connaissait mon penchant pour le logiciel libre et c’est par ce détour qu’elle m’a convaincu de venir la rejoindre à la GRICS. L’engagement de Joanne envers le portail ne se dément pas : la technique passe toujours après le pédagogique ou doit être au service de la pédagogie. André précise : Pour elle, le portail, c’est avant tout un outil d’échange, de collaboration pour le travail en projet et en équipe. Le programme de l’école québécoise, elle le vit tous les jours.

Une positive Joanne est d’une intelligence vive. Elle passe des heures à se donner… sans jamais compter. Sa bonne humeur et sa jovialité sont sa marque de commerce. Julie Beaupré témoigne : Quand je pense à Joanne, c’est son rire contagieux que j’entends résonner. Positive et enthousiaste, il est agréable de travailler avec elle. Ses idées originales, sa générosité et sa capacité à garder le cap font d’elle une coéquipière recherchée. Ses conseils toujours justes, sa vision, son sens de l’humour m’ont beaucoup apporté. Même si elle a bien essayé, toutefois, je n’ai jamais pu me laisser convaincre de ranger mon bureau comme le sien ou encore à m’adonner à la « vacuité du soi ». Ces petites bizarreries rehaussent sa personnalité rayonnante et entière. Je suis honorée que la barre de Carrefour éducation soit maintenant entre les bonnes mains de Joanne.

Une pédagogue dans l’âme et une femme à la gaîté contagieuse! Louise Sarrasin corrobore à sa façon en nous disant : Joanne? C’est ma collègue aux dix mille solutions et aux dix mille projets. Si vous avez un problème technique avec le portail, elle vous le règle en trois temps, trois mouvements non sans vous avoir montré avec conviction les multiples possibilités de ses communautés. Vous vivez un bogue avec une application? Elle est déjà à vos côtés pour vous dépanner. Vous lui parlez d’une de vos activités? Elle vous lance une foule d’idées pour l’enrichir. La pédagogie, elle en mange. Des projets, elle en a plein la tête. Des liens pédagogiques, elle sait en faire plus qu’elle n’a le temps de tous les réaliser. Son plus grand bonheur, c’est de voir les gens se réseauter et collaborer. Ça, c’est pour le côté professionnel. Sur un côté plus personnel, ceux qui la connaissent savent qu’elle est aussi une femme de cœur, généreuse et sociable comme pas une! Faire la fête? Elle adore ça! Comptez sur elle pour apporter ses petits roulés au saumon. Il semble qu’elle a un bon fournisseur… Vous avez un petit rhume? Elle sort ses pastilles de sapino et elle les pose avec le sourire sur le coin de votre bureau. Oui, c’est une personne qu’on aime avoir comme collègue, mais aussi comme amie.

Ce prix Chapo, tu le mérites largement! Il vient souligner ta riche contribution au milieu de l’éducation. Félicitations!

Par Julie Beaupré, Gilles Berger et André Cotte

Ses idées originales, sa générosité et sa capacité à garder le cap font d’elle une coéquipière recherchée.