Il est fort probable qu’un bon nombre d’utopies imaginées aujourd’hui seront largement dépassées demain. Si nous avions projeté l’école du futur, il y a 40 ans, nous nous serions largement trompés pour plusieurs raisons. La première était la pénurie de ressources humaines et matérielles. Elles étaient rares, sans vision consensuelle sur ce que seraient les nouveaux besoins en éducation et sur ce que seraient les nouveaux besoins de la société. Pour avoir une vision des besoins, il faut une volonté sociétale et gouvernementale. C’est la deuxième condition difficile à prédire. La troisième raison, c’est l’inconnue à l’égard des technologies. En 40 ans, elles ont tellement progressé qu’il est difficile, voire impossible à prédire ce qu’elles seront, dans un an, dans 5, 10 ou 15 ans. On va sûrement se tromper. Que sera l’apport des nouvelles technologies, non encore inventées ou non encore introduites à l’école? Que dire de l’impact de l’intelligence artificielle en éducation? Pour plusieurs, nous nageons en pleine fiction, mais les progrès seront considérables. Saurons-nous l’intégrer à l’éducation? Gros défi en perspective, mais souhaitable.
L’exercice proposé dans l’atelier par Fred Lavoie est intéressant, car elle permet de mesurer l’enthousiasme d’aujourd’hui. Avec l’outil interactif Multimeter, il a vite sondé les souhaits des éducateurs après la misérable pandémie que bon nombre d’enseignant(e)s ont relevée avec brio. L’enthousiasme à l’égard des cinq prédictions qu’il nous a proposé variait entre 3.9 et 4.5 sur 5. C’est encourageant pour l’avenir. Est-ce réaliste ou trop optimiste? L’avenir le dira. C’est un exercice à répéter souvent. Certaines des prédictions sont souhaitables.
La firme internationale Deloitte fait annuellement des prédictions sur les technologies dans plusieurs domaines pour la prochaine année. Elles sont valables et vérifiables sur un horizon d’un an. Il y a un groupe d’experts qui fouille la documentation de chercheurs, de centres de recherche, de fabricants, d’entreprises, de futurologues et des besoins futurs en technologies. Ils réussissent à convaincre les investisseurs à placer leur argent dans certaines technologies dominantes et en grande demande. Pourrions-nous le faire en éducation afin d’améliorer la prestation de services en enseignement et en apprentissage ? Il faut oser le tenter et formuler des prédictions.
Cet atelier termine la quatrième journée de ce 39e colloque de l’AQUOPS sur une note optimiste. J’ai adoré assister à plusieurs ateliers aussi intéressants les uns que les autres. J’aurais aimé assister à chacun d’entre eux, mais j’ai dû faire des choix qui m’ont révélé un colloque de l’AQUOPS extraordinaire. Je suis comblé. Mille mercis à tous. Merci à Fred surtout pour avoir osé prédire.
Animation : Frédéric Lavoie frederic.lavoie.2@csdps.qc.ca
Ressources : https://sites.google.com/csdps.qc.ca/ressourcesenseignantscsdps/accueil
Un texte de Marcel Labelle, membre fondateur de l’AQUOPS.