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L’apprentissage inversé

L’école actuelle est dépassée. Du moins, c’est ce qu’affirme haut et fort Marc-André Girard dans le cadre de sa conférence portant sur la classe inversée lors du Colloque de l’AQUOPS 2016. Ce directeur d’école soulève qu’un vrai « choc générationnel » sévi dans le milieu de l’éducation. En effet, l’école se fonde sur un modèle qui n’a guère changé depuis le XVIIe siècle. Or, les enseignants tous nés au XXe siècle doivent travailler avec des enfants nés pour la grande majorité au XXIe siècle. Ils doivent donc les préparer à un marché du travail et une société encore inexistants. Comment relever ce défi de taille? Selon M. Girard, une piste de solution intéressante réside dans le principe de la classe inversée.

Cette méthode pédagogique consiste en le fait que les élèves doivent travailler des notions théoriques à la maison à partir de ressources numériques tandis qu’en classe, l’enseignant joue le rôle de support auprès de l’élève pour lui permettre de travailler la notion vue à la maison pour mieux l’intégrer et la réutiliser. Il est faux d’affirmer que l’enseignant dans un tel contexte « n’enseigne plus » ou « ne répond plus aux questions » car ne l’oublions pas, ce n’est pas parce qu’un enseignant enseigne que l’élève apprend nécessairement. Au contraire, la pédagogie inversée transforme le rôle de l’enseignant qui devient un éducateur qui « conspire » à faire apprendre l’élève. Il n’est pas un simple passeur de matières ni un raconteur, il doit incarner une ressource inestimable qui facilite l’accessibilité au savoir.

Le conférencier présente de nombreux avantages propres à la classe inversée. D’abord, elle permet de maximiser le temps d’apprentissage des élèves en relocalisant l’enseignement magistral (Knowledge just in time). C’est aussi un moyen puissant de permettre une différenciation des apprentissages des élèves. Le modèle actuel est de type « one size » c’est-à-dire que les élèves apprennent la même chose en même temps. Néanmoins, chaque élève a un style et une vitesse d’apprentissage variable auxquels l’enseignant peut être davantage sensible en inversant son enseignement. Par le fait même, il peut mettre de l’avant ses propres qualités de pédagogue et ainsi incarner un modèle aux yeux de ses élèves. Également, la classe inversée peut permettre à l’enseignant d’avoir plus de temps pour faire de la rétroaction auprès de ses élèves, de susciter la créativité ainsi que la créativité chez eux.

Comme plusieurs participants l’ont souligné lors de la conférence, la classe inversée est une méthode pédagogique qui peut être intégrée à la classe comme plusieurs autres. Toutefois, l’intérêt qu’elle suscite est un prétexte intéressant pour nous engager dans une démarche réflexive face à notre propre pratique en nous questionnant sur ce que nous voulons que l’enseignant soit pour l’élève en ce début du XXIe siècle !

Viviane Vallerand

Équipe de Chroniqueurs Web
Équipe de Chroniqueurs Web
L'équipe de Chroniqueurs Web est composée d'étudiants et de retraités en enseignement qui livrent leurs impressions sur leur participation au colloque de l'AQUOPS.

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