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Le changement en éducation via la technopédagogie

Mercredi 1er avril 10h – «Le changement en éducation via la technopédagogie» présenté par Marc-André Girard, Directeur du secondaire au Collège Beaubois

«Google en sait plus que vous!». Pourtant, Hew et Brush (2007) ont trouvé 123 obstacles à l’intégration des technologies. Alors, pourquoi changer, et comment changer ce paradigme? Dans sa conférence «Le changement en éducation via la technopédagogie», Marc-André Girard a tenté de favoriser l’aspect réflexif préalable à l’intégration des TICs en milieu scolaire. Nous livrant d’abord sa réflexion personnelle, M. Girard a soulevé certains aspects caractéristiques du changement dans le monde de l’éducation. Puis, avec une approche par questionnement, d’échange et de discussion, les participants ont tenté d’établir une base philosophique pour cheminer vers le changement.

La résistance

Souvent, dans sa première phase, le changement laisse place à la contestation et à la glorification de la situation de référence. Le changement, passage d’un état à un autre, est l’altération d’un statu quo dans les écoles, c’est l’implication d’une déstabilisation du quotidien des enseignants. C’est un mouvement qui exige une mobilisation. Or, l’enseignant vivant dans une situation «d’urgence», n’a pas le temps de se remettre en question.

Cependant, malgré la résistance, la vague 3.0 entraîne indubitablement une adaptation du rôle professionnel des enseignants. Le travail, jadis centré sur l’enseignement, devient de plus en plus centré sur l’apprenant. Certains participants on d’ailleurs soulevé la volonté de création de communauté d’apprentissage et de communauté de pratique afin d’améliorer leur enseignement.

Une certaine clarification est toutefois à faire en ce qui concerne les communautés d’apprentissage et les communautés de pratiques. La communauté d’apprentissage se distingue de la communauté de pratique en vertu d’un mécanisme collaboratif plutôt formel, contrairement à la seconde qui vise plutôt le partage d’expériences professionnelles relatives au travail et à l’élaboration d’un répertoire partagé (Akkari, 2006; Wenger et al., 2002).

Pourquoi est-ce que les plans des enseignants ne sont pas faits en équipe, tout comme les pilotes d’avion le font dans l’élaboration de leur plan de vol? Selon M. Girard, il existe une importante fracture générationnelle et une incompréhension mutuelle entre les groupes d’enseignants. Pourtant, la transversalité dans les cours pourrait amener toute une richesse.

De l’industrialisation à l’innovation

Lors des échanges, il a été soulevé que le modèle de l’école, tel que nous le connaissons, est basé sur le modèle industriel. Or, les temps on changé et l’industrialisation laisse maintenant place à l’innovation. La vie et les environnements de travail étant de plus en plus complexes au 21e siècle, les acteurs du milieu de l’éducation et des technologies doivent adapter leur modèle de référence.

D’ailleurs, cela m’a fait penser aux recherches de Joke Voogt & Natalie Pareja Roblin (2012) qui croient que pour faire place aux compétences du 21e siècle, les curricula doivent être modifiés en profondeur. L’apprentissage basé sur la résolution de problèmes, la collaboration, l’expérience et l’évaluation formative compte parmi les meilleures techniques pédagogiques pour supporter leur intégration.

Dans le même ordre d’idée, M. Girard a fait l’analogie avec Patrick Watson. Tout comme ce musicien qui doit compétitionner avec les Led Zeplin de notre temps, les enseignants devraient avoir la volonté du changement, de l’innovation.

La créativité

Pour changer, il faut s’ancrer dans la définition même de l’éducation. Et à ce sujet, Montaigne a dit «mieux vaut une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine». Après l’école traditionnelle et stratégique, nous laissons graduellement place à l’école co-constructiviste. Cette dernière valorise l’apprentissage par les pairs ainsi que l’approche orientante plutôt que directive. Dans ce contexte émergent, les élèves sont mis à contribution du début à la fin de l’apprentissage. Ils sont encouragés à devenir des apprenants actifs. De plus, l’école est décloisonnée, notamment par l’usage des tics. On crée 
des 
possibilités 
non seulement pour
 faire 
participer activement
 les apprenants, mais aussi pour qu’ils bénéficient
 de 
ce 
qui
 ressort naturellement 
chez 
eux
. La créativité est en quelque sorte emblématique de ce changement de paradigme.

Le derniers mots de M. Girard furent les mots inspirants de Steve Jobs: «Soyez insatiables et soyez fou!».

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Sylvie Roy – @EsRoy151
Journaliste-Chroniqueur AQUOPS2015
Étudiante en technologie éducative à l’Université Laval

 

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Équipe de Chroniqueurs Web
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L'équipe de Chroniqueurs Web est composée d'étudiants et de retraités en enseignement qui livrent leurs impressions sur leur participation au colloque de l'AQUOPS.

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